
C’est le début de l’année 2020, j’espère que vous avez passé un bon reveillon et un joyeux Noël. On arrive au moment de l’année où fleurissent les bonnes résolutions partout sur le web. Je ne sais pas vous, mais tous les ans, dans mes résolutions, il y a « perdre 5 kilos ». Et ce, quelque soit mon poids de départ.
J’ai décidé, pour la première fois de ma vie, qu’en 2020 que cette résolution ne sera pas sur la liste.
Une mauvaise image de notre corps
Que je pèse 50 ou plus de 60 kilos, j’ai toujours voulu perdre du poids. Je n’ai jamais été satisfaite de l’image que renvoie de mon corps. Je n’ai jamais été contente du chiffre sur la balance. Jamais satisfaite du fait que mon corps pouvait me porter, marcher, courir et m’aider tous les matins à aller travailler. Et à tenir toute la journée dans mes différentes activités.
Mon corps n’a été, pendant longtemps, qu’un idéal esthétique. Qu’un bel objet, en quelques sorte. Et je l’ai traité de la sorte pendant des années. Malheureusement, j’ai l’impression que c’est le cas pour beaucoup de femmes.
Je l’ai réalisé il y a peu. Mon corps n’est pas un objet de décoration et il peut avoir une autre apparence que celle qu’on me force à rêver. Désormais, ce qui est important c’est qu’il fonctionne correctement, sans douleur. Combien de femmes dans mon entourage me parlent de perdre du poids ? D’avoir des jambes plus fines ? Un ventre plat ? Eh bien… Toutes !
Et malheureusement, je tombe, moi aussi, facilement dans ce travers.
À qui profite nos complexes ?
Evidemment, aux grands entreprises. Que deviendrait Veet si nous acceptions nos poils ? Que ferait l’Oral si nous acceptions nos cernes ? Est-ce que les salles de sport fonctionneraient autant si nous y allons simplement pour nous défouler ?
Le poids d’une femme n’est rien d’autre qu’une ligne en plus dans la liste infinie de complexes qui nous suivent toute notre vie. Nos règles sont tabous et nos douleurs le sont aussi. Nous ne parlons pas de poils. Les femmes doivent se rapprocher au maximum d’un idéal impossible à atteindre. Le poids et l’apparence ne sont que des critères en plus pour atteindre cet idéal.
Nos complexes ramènent de l’argent à de grands groupes. Je trouve ça honteux que les tailles des marques ne soient pas toutes les mêmes partout. Je trouve ça scandaleux de ne pas pouvoir acheter mes vêtements dans tous les magasins. Et pourtant, je ne sors pas tellement des normes.
Au même titre qu’Apple nous a créé des besoins qui n’existent pas, les publicités, les marques et la pub ont créé un idéal féminin qui n’existent pas. Cet idéal est grand, mince, sans poils avec des sourcils parfaits et de longs cheveux lisses et bruns. Blanc mais pas trop, brun mais pas trop.
Qui, après les fêtes, va vendre avec un maximum de numéro en faisant leur Une sur la meilleure manière de perdre du poids ?

Une frustration et une culpabilité infinies
Courir après cet idéal ne créé rien d’autre qu’une frustration qui n’a jamais de fin. Un never-ending combat. C’est un peu comme si les femmes couraient perpétuellement après le trésor au pieds de l’arc-en-ciel. Comment y arriver ? Peut-on même y arriver ?
Nous venons de fêter Noël. Que nous reste-t-il en plus des souvenirs ? Les kilos mais surtout la culpabilité. La culpabilité d’avoir profité du temps avec nos proches ? Devrions-nous réellement se sentir coupable de ça ?
Et ça ne va pas manquer, vous le savez aussi bien que moi… Les articles detox et perte de poids, les régimes magiques et autres astuces vont fleurir tout le mois de janvier. Ca y est les gars, vous avez profité ? Eh bien, culpabilisez, maintenant !
Mais culpabiliser de quoi ? De lâcher du lest pour pouvoir être heureuse ?
Les femmes sont perpetuellement sous tension quant à leur corps. Il n’est que très rarement question d’être confortable, il est souvent question d’être belle, sexy ou désirable.
Il y a quelques mois, j’ai décidé de revenir aux cheveux courts afin de les laisser pousser bouclés. Franchement, ce ne sont que des cheveux, il ne va rien se passer. Ils vont pousser et voilà. Un collègue m’a dit « ah, tu as privilégié le confort et la rapidité à l’esthetique » je suis restée un peu choquée, et j’ai demandé « mais l’esthetique aux yeux de qui ? » Il n’a évidemment pas répondu, mais il semblait évidemment que c’était l’esthetique aux yeux … des hommes.
Le corps des femmes serait-il politique ?
Plus le temps passe et plus je pense que oui. Le corps des femmes est politique. Tout le monde a son mot à dire dessus, surtout ceux qui n’y connaissent rien. Le corps des femmes est sexualité. Il est regardé, observé, jugé. Par des marques qui nous disent comment nous devons être au travail, à la maison, avec nos amis, avec nos enfants ou avec nos amants.

Le corps des femmes est finalement considéré comme un objet. Et si, nous aussi, nous l’utilisions pour défendre nos droits ? J’ai décidé de créer mes propres standards de beauté. Et ils sont, pour être honnête, bien plus relié à mon confort de vie plutôt qu’aux désirs d’autrui.
Est-ce que ça signifie que je ne suis pas féminine ? Faut-il des strings en dentelle, des cheveux lissés, une peau parfaitement épilée ainsi que des yeux de biche pour être féminine ? Et puis, c’est quoi… Être féminine ? Selon qui ?
A partir d’aujourd’hui, je revendique mon droit à ne pas être sexy, désirable ou belle. Je revendique mon droit à ne pas être coiffée, bien habillée ou maquillée pour faire mes courses. Je revendique mon droit à ne pas sourire dans la rue…
Et j’aimerais que personne ne me fasse de remarques sur ce point. Merci.
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