
Le Koweït est ma première expatriation. C’était aussi la première fois que j’emménageais seule, la première fois que je me retrouvais à faire autre chose qu’enseigner le Français Langue Étrangère. C’était la première fois que j’allais passer plus de cinq mois loin de ma famille. Aussi la première fois que j’allais vivre dans une autre langue que la mienne…
Ca fait beaucoup de première fois pour une personne de vingt-six ans. Je n’ai pas peur de grand chose et je sors souvent de ma zone de confort. Cependant, je suis partie au Koweit complètement à l’aveugle ! Fin juin je signais mon contrat, fin aout j’arrivais au Moyen Orient ! Voici une liste de conseils que j’aurais aimé entendre avant mon départ. Aussi bien sur l’expatriation que sur le Koweït.
1 – Au début, tu vas souvent te sentir bien seule.
Et ça n’a pas manqué ! Je t’ai raconté mes premiers pas au Koweit, mais je crois que je n’ai pas assez écrit sur l’insoutenable solitude des débuts. Je partais à l’école à 6 h 50, rentrais chez moi vers 13 h 00 et après… rien. Je quittais une classe bruyante pour revenir dans l’endroit le plus calme du monde. Il n’y avait personne à qui je pouvais parler. Personne à qui raconter mes journées. En France, tout le monde travaillait. J’étais seule. C’est pour ça que j’ai adopté un chat à peine deux semaines après mon arrivée. J’ai déjà passé des weekend sans parler à personne en face à face. Ca semble un peu misérable, écrit comme ça…. Mais c’est la triste réalité.
2 – Tu vas remettre beaucoup de choses en question.
Je t’en parle dans cet article, avant de partir au Koweit, j’étais vegan. J’étais très portée sur le minimaliste, le mouvement zéro déchet et tout ce qui touche à l’écologie. Un poil féministe, aussi. En arrivant ici, j’ai failli faire une syncope arrivée au supermarché. Il y a quelqu’un qui met mes achats dans des sacs en plastique. Un sac en plastique par pièce. Ca veut dire que le déodorant ne sera pas dans le même sac que les pâtes… Si je n’achète que ça, j’aurais deux sacs plastique ! Les plages sont sales et pleines de déchets. J’ai dû réfléchir et revoir tous mes jolis principes de vie. Je prends l’avion en moyenne sept fois par an et j’utilise ma voiture-hyper-polluante au moins 3 heures par jour. Difficile de se prétendre écolo…

3 – Continue de bien t’entourer
J’ai écrit un article à propos des relations sociales au Koweït. Mais il faut vraiment avoir en tête que les relations sociales quand on est expatrié sont particulières. La solitude peut parfois pousser les gens à se satisfaire de ce qu’ils ont. Au lieu de s’entourer de gens qui leur conviennent, ils vont vers ceux qui sont là. Ça peut faire plus de mal que de bien. Je crois qu’il faut être capable de choisir, accepter de ne pas s’entourer de gens qui ne nous conviennent pas et être en accord avec le fait d’être seul.
4 – Garde le lien avec la France, mais ta vie n’y est plus.
Quand on s’expatrie, il faut accepter que ce qu’il se passe dans notre pays d’origine va continuer sans nous. Depuis que je suis partie au Koweit, mon frère a eu un bébé par exemple. J’ai vu cette petite fille, ma nièce, quand elle avait quatre mois. Je fête les anniversaires en envoyant des colis et je regarde les photos des fêtes sur Facebook et Instagram. Quand j’ai des amis au téléphone, on doit tout reprendre par le menu car je ne suis plus au courant de rien. Je ne fais plus parti du quotidien, c’est comme ça !
5 – Trouve quelque chose que tu aimes et accroches toi !
Honnêtement, je l’ai compris seulement cette année. Je vivais chaque jour comme en France. Mais quand on n’est pas chez soi, on a besoin de repères. Mes premières années, j’ai été obsédée par l’idée d’économiser des sous et j’étais comme de passage au Koweït. Pas de passion, pas d’intérêts particuliers. J’étais au Koweït pour une mission et je devais m’y atteler, sans plaisir. Finalement, j’ai repris le running et mon énergie passe là dedans. Franchement, avoir une passion ou en tous cas quelque chose que tu aimes aide beaucoup à se sentir chez soi quelque part.

6 – Ta vision de ton pays d’origine va énormément changer.
En vivant en France, je l’ai beaucoup critiquée. Il y a énormément de choses que je détestais en France et d’autres que j’adorais. Depuis que je n’y vis plus, je réalise la chance que j’ai eu de grandir dans un pays comme la France et particulièrement à Paris. J’ai eu de la chance d’aller à l’école dans un système qui nous apprend à remettre en question et à réfléchir aux choses qu’on nous propose. Le système de santé est critiquable mais j’ai eu de la chance de l’avoir. J’ai eu la chance de grandir dans une des plus belles capitales du monde. Cependant… Je crois que je n’y retournerai pas avant un bon bout de temps ! J’ai aussi vu qu’ailleurs, il y avait la possibilité d’avoir une vie plus facile et plus agréable.
Et toi ? Qu’est-ce que tu aurais aimé savoir avant de quitter ton pays d’origine ? Y a-t-il des conseils que tu aurais aimé entendre ?
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