
Après deux mois en France, deux mois à Paris, je fais le point. J’ai toujours été la première à critiquer Paris, le métro, le Transilien, les Parisiens et tout ce que je pouvais. Et maintenant que je n’y vis plus… Qu’est ce que j’aime Paris !
De la haine …
Les transports en commun
Quand je vivais dans le coin et pas au Koweit, Paris était une sorte d’enfer pour moi. Il faut prendre le Transilien pour arriver à Saint Lazare, c’est donc 23 minutes de train, avec un départ toutes les 20 minutes. Souvent en retard, parfois supprimé sans raison, prendre le train a toujours été chiant.
En arrivant à Saint Lazare, je devais encore prendre le métro pour aller à un endroit de plus intéressant. Souvent il me fallait une heure porte à porte pour arriver à un lieu de rendez-vous. Une heure pour venir, une heure pour rentrer… A toutes les longues journées, il faut toujours rajouter au moins deux heures de trajet. Il faut bien avouer que ce n’est pas encourageant !
Le dernier train pour ma ville est à 00h56 mais pour être honnête, je ne me suis jamais sentie en sécurité dans ces trains après le coucher du soleil. En été, c’est bien, en hiver… Les journées sont bien courtes. Avant l’arrivée de Uber, les taxis G7 me facturaient quasiment 100 euros pour rentrer chez moi dans la nuit.

Vie quotidienne et tourisme se partagent la ville
Il y a une ambiance particulière à Paris, comme dans toutes les capitales, je pense. Entre tourisme et vie quotidienne, c’est difficile de tous bien s’entendre. En retard pour un rendez-vous, le parisien a toujours du mal à supporter le touriste planté devant le plan de Paris. Et soyons honnête ! Y a-t-il quelque chose de pire que de se cogner dans le sac à dos d’un touriste quand on est retard ?
Je râlais. Je courais. Je marchais vite. J’escaladais les escaliers par trois marches. Je soufflais quand la porte du métro se fermait sous mon nez. Je tapais du pied de rater ma correspondance. Et je passais bien plus de temps dans les odeurs immondes du métro que sous le ciel parisien.
Et puis, je n’allais évidemment jamais dans les coins touristiques. La Tour Eiffel ? Pff non, jamais ! Les Champs Elysées ? C’est pour les Saoudiens, ça ! Montmartre ? C’est bon, Paris c’est pas Amélie Poulain, non plus ! Saint Michel ? Ah ! Ah ! Sérieusement ?
C’est vrai qu’il y avait plus de chance de me trouver du côté du 19ème arrondissement avec d’autres parisiens blasés que mélangée à tous ces touristes.

A l’amour.
Et un jour, neuf mois après avoir vécu au Koweït, je suis venue à Paris seulement pour l’été. Et j’ai adoré !
Moins de parisiens
Moins de parisiens, ça veut dire moins de gens qui râlent. La ville se vide pendant l’été et semble pleine de gens qui sourient. Ou en tout cas de gens qui sont heureux d’être là où ils sont. A Paris pendant l’été, il y a plus de gens qui ont choisi d’être ici que de gens qui y sont obligés. Du coup, je trouve que l’ambiance est plus légère. Ou peut être que c’est simplement parce que moi, j’ai choisi d’y être ?
Le Koweït me frustre parce que je ne peux pas marcher autant que je veux. Quand je suis en France, je ne prends le train que pour rejoindre la capitale. Le reste, je le fais à pied. A pied, à pied, à pieds ou en bus. Je suis parfois plantée au milieu du trottoir à regarder le plan sur mon iPhone. J’ai tout mon temps, alors je marche doucement. Je me perds, je regarde l’architecture, je profite de la beauté des immeubles, je profite du ciel bleu.

Pas de transport en commun
Et je deviens une véritable touriste. Je veux aller voir la Tour Eiffel ! Je veux la voir de jour mais aussi de nuit. Je veux la voir quand elle brille. Allons à Notre Dame ! Marchons sur l’île Saint Louis ! Je veux aller me faire dessiner à Montmartre, prendre un café sur la terrasse des Galleries Lafayette. Je veux aller voir l’Opera, et boire un Bubble Tea dans la rue Saint-Anne. Je regarde même les conseils pour les touristes et je n’oublie pas que mon plus grand plaisir à Paris est de marcher dans les rue sans but.
Je suis même allée sur les Champs Elysées pour attendre les joueurs de l’Equipe de France après la Coupe du Monde ! Et ceux qui me connaissent savent à quel point je hais les endroits où il y a foule…
Et j’ai même pris le grand bus Hop On Hop Off une fois… C’était le summum mais … j’ai adoré ! J’étais comme une enfant… Faire le tour de Paris, descendre, monter selon les arrêts. Et voir les rues de la ville du haut d’un bus donne un tout autre point de vue.
Quand je suis à Paris, je marche, je marche, je marche. Je prends des photos, je demande à être prise en photo, je fais des selfies avec mes copines ou avec ma mère. Je me moque des gens qui posent pour faire croire qu’ils touchent la pyramide du Louvre, mais au fond je me dis que c’est quand même rigolo.

Un nouveau regard
C’est en venant à Paris comme une touriste que je (re)découvre la beauté de la ville. C’est une ville qui contient plusieurs villes. Paris change de visage quand on change de trottoir. Montmartre est un quartier sublime, mais je préfère largement une soirée à Oberkampf. A Grands Boulevards, les employés de bureau détachent le premier bouton de leur chemise pour aller boire un verre.
Quand on est touriste à Paris, on a le temps d’observer. On regarde les jeunes filles élégantes qui déambulent dans les rues. Talons hauts, sac coincé sous l’épaule, regard fixé vers l’avant. Très parisiennes, ces demoiselles. Il y a aussi les gens qui courent dans les couloirs du métro et la déception quand les portes se ferment.

Mais Paris, je te quitte
Paris pour moi, c’est comme un amoureux trop différent de moi. Je l’aime mais je la déteste. Cette ville c’est comme… C’est comme le garçon qui m’a appris à aimer. Il est le premier dont je suis tombée amoureuse mais pas celui avec qui j’ai passé ma vie. Eh bien, Paris, c’est exactement pareil.
C’est mon amour d’adolescente, c’est à Paris que j’ai aimé mais j’y ai eu aussi le coeur brisé. J’ai des souvenirs dans chaque coin de Paris, des fous-rire à l’Église de la Tritiné mais aussi des larmes sur le canal Saint-Martin. J’y ai rencontré des gens qui sont importants pour moi… et d’autres que j’ai oubliés.
J’adore Paris, mais je déteste l’odeur du métro. J’adore me balader mais je déteste voir qu’on ne s’occupe pas des sans-abri. J’adore l’architecture parisienne mais je déteste ce côté ville-musée qu’on ne veut pas abîmer. J’adore les Parisiens mais uniquement quand ils sont loin !
Définitivement, Paris est ma ville préférée au monde, parce que j’ai la chance de pouvoir avoir deux casquettes. Je suis une touriste qui connaît les codes. Et je pense du fond du coeur que c’est exactement pour ça que j’adore Paris… Quand je suis vacances !
Et toi ? Est-ce qu’il y a une ville avec laquelle tu as une relation particulière ?